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Spinoza

Ni rire, ni maudire, ni pleurer, comprendre
(Spinoza)

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Bonheur Mondial - édition 2014

L’indicedu bonheur mondial: 10 % de mieux par rapport à l’an 2000.

Lentement mais sûrement, la situation s’améliore, après un démarrage difficile entre 2000 et 2005, dû aux catastrophes naturelles (tsunami) et aux attentats des « twin towers ».

Les vikings, et notamment la Suède, la Norvège et le Danemark, sont toujours en tête, comme d’habitude, et les 9 premiers de notre classement sont tous classés Triple A par les grandes agences de notation. Peut être la bonne gestion économique et financière n’est-elle pas l’ennemie du bonheur ? Notons aussi que la triste queue du peloton est toujours occupée par les mêmes pays, ou presque : la RD du Congo, désormais dernière, précédée par l’Ethiopie, le Myanmar (qui quitte la dernière place), la Pakistan et le Bangladesh.

 
Préface : tous pour le bonheur !

Comme le savent les familiers de GLOBECO, Je suis un « fan » de l’IDH depuis 1990 et je prends connaissance chaque année avec un grand intérêt du rapport mondial sur le développement humain publié par le PNUD depuis 1990. C’est même grâce et à partir de ces rapports que j’ai construit moi-même, en 2001, l’indice du bonheur mondial (IBM) que je calcule et que je publie régulièrement, aujourd’hui sur internet, (www.globeco.fr), ma dernière publication (Bonheur mondial, édition 2013) ayant été la douzième. Il s’agit aujourd’hui de la treizième publication.

Le rapport 2009 – 2010 du PNUD propose, à l’occasion de sa vingtième parution, de nouvelles orientations qui ont toutes un point commun : lorsque ces nouvelles orientations seront mises en oeuvre, l’IDH ressemblera comme un frère … à l’IBM de GLOBECO ! Je constate en effet, que ces nouvelles orientations vont exactement dans le sens des travaux de GLOBECO, centrées sur la mesure du bonheur collectif :

  • Le rapport concerné du PNUD indique, page 3, que « nous vivons aujourd’hui dans un monde meilleur qu’en 1990 et en 1970 ». Cette notion de « monde meilleur » m’intéresse, car c’est exactement l’objectif que j’assigne à mon indice du bonheur mondial : savoir, à partir de données objectives, et non pas de préjugés, et de manière globale, si le monde, d’année en année, va de mieux en mieux ou de plus en plus mal. C’est la raison pour laquelle mon indice est un indice d’évolution et non de situation.
  • Le rapport du PNUD propose depuis cinq ans de nouvelles notions destinées à améliorer l’IDH, et notamment les inégalités en général, les inégalités homme-femme et la pauvreté multidimensionnelle. Il se trouve que ces trois types de données sont justement inclus, depuis le début, dans l’indice du bonheur mondial. D’ailleurs, quand on tient compte de ces nouvelles données et qu’on corrige le classement de base de l’IDH par pays en tenant compte des classements effectués pour les trois nouveaux domaines, on a un résultat qui est très proche de mon propre classement.
  • Je comprends et j’approuve par ailleurs que le PNUD souhaite continuer à améliorer l’IDH, en y agrégeant progressivement des données relatives au développement durable et à la liberté : l’IBM intègre tout cela, et même aussi un élément de plus, dont l’importance est affirmée à la page 20 du dernier rapport : il s’agit de la sécurité, qui constitue sous ses différentes formes ( situation de guerre ou de paix, morts violentes, sécurité humaine et sociale, sécurité financière …) le quart de mon indice (10 indicateurs sur 40).
  • Je retiens en outre qu’Amartya Sen, à juste titre, indique que l’IDH ne doit pas devenir un « fourre-tout », ce qui, dans son esprit, est peut-être le cas de mon indice. Il a raison, mais comment prendre en compte les nouveaux domaines que le PNUD propose d’inclure dans l’IDH sans élargir le champ des données ? Par ailleurs, je pense, à l’inverse de ce qu’indique Amartya Sen, qu’il convient d’aboutir d’une façon ou d’une autre à une mesure globale, ne serait-ce que « pour faire office de mesure simple, comme le PNB », comme le propose Amartya Sen lui-même, page 20 de l’avant dernier rapport du PNUD.
  • Par contre, je ne comprends pas très bien pour quelles raisons le rapport du PNUD inclut désormais un développement sur la mesure subjective du bonheur. Certes, cela est très à la mode, mais je pense qu’il convient de séparer très nettement, d’une part la mesure objective du développement, du bien être et du bonheur que j’appelle collectifs (méthode des agrégats statistiques commune à l’IDH et à l’IBM) et, d’autre part, la mesure subjective du bonheur individuel. Dans mon esprit, ce que j’appelle le bonheur collectif, mesuré par l’IBM, constitue un ensemble de conditions qui rendent plus facile l’accession au bonheur individuel. Mais ce n’est pas parce que la Suède est en tête de mon classement que tous les Suédois sont heureux ni même qu’ils sont forcément plus heureux que les Français … Simplement, je pense qu’il est plus facile d’être heureux personnellement dans les pays bien classés en fonction de mon indice que dans les pays mal classés.

 Ce n’est pas tout : l’ONU d’une part et l’OCDE d’autre part se lancent eux-mêmes dans des études qui confirment l’intérêt de mon indice du bonheur mondial :

  • L’ONU, suite à une décision de son Assemblée générale, publie désormais tous les deux ans un rapport intitulé « Rapport mondial sur le bonheur » (En Anglais : « World happiness report »). L’ONU a confié la deuxième édition de ce rapport (2013) à trois experts mondialement connus, dont Richard Layard et Jeffrey Sachs, et le résultat est un classement des pays membres de l’ONU en fonction des critères retenus, qui sont proches de ceux que GLOBECO utilise depuis près de 15 ans. Il n’est donc pas surprenant que le classement de l’ONU soit très proche de celui de GLOBECO, avec cependant une différence qu’il convient de signaler : je ne comprends pas que le classement de l’ONU mélange des éléments objectifs et des éléments subjectifs résultant des études de GALLUP. Pour moi, ces deux méthodes (objective et subjective) doivent être séparées, même si elles sont utiles l’une à l’autre, la méthode subjective confirmant (ou non) les résultats de la méthode objective, comme nous le verrons plus loin.
  • L’OCDE n’est pas en reste ! Il est loin le temps où, dans le journal Le Monde, Monsieur Giovannini, au nom de l’OCDE, fustigeait mes travaux et me déclarait que seules les études subjectives intéressaient son organisme. Aujourd’hui, miracle, dû semble-t-il à la publication du rapport Stiglitz : l’OCDE elle-même publie elle aussi désormais un rapport sur le bien-être, reposant sur des critères objectifs, qui sont les mêmes que ceux utilisés par l’ONU et par GLOBECO, et sur des critères subjectifs qui sont intégrés, à tort selon moi, dans l’ensemble des éléments retenus.

Question : comment se fait-il qu’il ait fallu attendre si longtemps pour que des organismes comme l’ONU et l’OCDE reconnaissent qu’il faut aller plus loin que le PIB, et donc s’intéresser à d’autres critères ?
Une remarque enfin : je mène tout seul, dans l’indifférence générale, ce type de travaux, depuis près de 15 ans, alors que les organismes cités plus haut les font faire par des équipes nombreuses ou par des experts mondialement connus et sans doute grassement rétribués : à chacun de se faire son opinion ! Tout cela me confirme dans l’idée que l’IBM conserve toute son utilité et sa signification. Cela m’encourage à continuer, même si je ne peux évidemment pas rivaliser avec des institutions aussi prestigieuses que le PNUD, l’ONU ou l’OCDE.

J’en profite pour souligner l’originalité des travaux de GLOBECO :

  • Ils distinguent de façon très nette le bonheur collectif et le bonheur individuel, en considérant qu’ils sont complémentaires mais ne doivent pas être mélangés lorsqu’il s’agit de les mesurer ;
  • Pour ce qui concerne le bonheur collectif, à base de statistiques agrégées, il faut d’abord répondre à la question : qu’est-ce qu’un monde heureux ? Qu’est-ce qu’un pays heureux ?
  • La réponse à cette question permet de distinguer les 4 éléments du bonheur collectif : la paix, la démocratie, la qualité de la vie et la culture ;
  • Cela permet également selon la même méthode, de bâtir un indice du BNB à la Française, s’inspirant du BNB du Bhoutan, et de classer les 22 régions métropolitaines de notre pays en termes de bonheur collectif.

De ce fait, GLOBECO est le seul à disposer non seulement d’un indice du bonheur mondial, avec un classement par pays, mais aussi d’un indice du BNB à la Française et d’un classement des régions françaises. Quoi qu’il en soit, voici « Bonheur mondial édition 2014 », en espérant que s’y ajouteront de nombreuses autres, en dépit de mon grand âge !

 

Télécharger l'intégralité du rapport GLOBECO 2014